1. |
C'est quand
03:22
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J'ai jamais eu de job à temps plein
plus que deux mois
Et j'compte mes cennes comme un gros cheap
Pour pouvoir continuer comme ça
J'aimerais dont ça savoir à quoi je sers
Avoir une carrière, une histoire à conter, fier, en tétant ma bière
Mais je préfère dire que je suis libre
Avec un air lugubre
J'commence plein de trucs mais j’finis jamais rien
J'ai fait d'la BD, d'la musique, d'la physique, d'l'électronique des vidéos et des rénos
Et là j'aimerais faire un EP
Expliquez-moi pourquoi
Me semble, des tounes, y en a assez comme ça
Ok, ben oui je l'sais pourquoi c'est parce que je veux qu'on m'aime
C'est que j'veux qu'on m'applaudisse quand je monte sur la scène
J'me suis jamais remis d'la fois, en secondaire trois,
où j'ai chanté deux tounes et tout l'monde s'tait levé dans l'agora
Ça fait vingt ans de t'ça
Personne s'est levé depuis ce temps-là
Coudon, c'est quand qu'on grandit
Coudon, c'est quand qu'on devient grand
J'imagine tout l'temps des scénarios fuckés
Des meurtres et des deuils et du sexe et des bébés
Y en a qui travaillent sur leur vie intérieure
Moi je prends mes émotions et je les mets dans un blendeur
J't'avec ma blonde depuis cent ans pis je l'aime ç'a comme même pas d'bon sens
Elle sent bon elle goûte bon pis on fitte ensemble comme les deux jambes d'un pantalon
Elle m'a jamais trompé
C'est une question de respect
Je l'ai jamais trompée
Mais j'arrête pas d'y penser
Dans ma tête, jour et nuit, c'est l'orgie, pis j'me dis, parfois
Une maudite chance que je pogne pas
Coudon, c'est quand qu'on grandit
Coudon, c'est quand qu'on devient grand
Dans l’temps qu’j’tais ado, j’marchais la nuit dans la banlieue
J'regardais les étoiles, derrière la lumière des lampadaires
Et j'ai compris qu'un jour personne se souviendrait de moi
Tout-à-coup c'est comme si j’étais devenu vide en dedans
Pourtant, les gens font des enfants
J'me disais : quand j's'rai vieux, j'saurai mieux comment être heureux
Ça fait vingt ans de t'ça
Le vide est encore là
Et j'comprends toujours pas
Coudon, c'est quand qu'on grandit
Coudon, c'est quand qu'on devient grand
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2. |
Awkard
02:20
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A-A-A W-K-W, A-A-Awkward, A-A-A W-K-W, A-A-A R-D
Quand y a d'la visite, moi j'remplis les verres
En moins d'vingt minutes, j'ai déjà bu trois bières
J'évite les silences en parlant de science
Pis j'técoute pus quand t'essaies de m'raconter tes vacances
Quand tout l'monde est parti je me morfonds dans mon lit
J'pense à tout c'que j'ai dit et j'veux effacer ma vie
Contrôle-zède en Suède, on reprend tout à Tombouctou
J'm'en vais dans une rizière où y a que des bambous
A-A-A W-K-W, A-A-Awkward, A-A-A W-K-W, A-A-A R-D
J'connais rien au curling mais quand même je t'explique
Parce que pour moi le mansplaining aussi c'est un sport olympique
C'est qui cette fille-là? A m'a tu dit son nom?
J'peux-tu y demander après une heure de discussion?
Dans les concessionnaires tsé y a comme des bonhommes soufflés
Ben c'est det'ça qu'j'ai l'air quand j'me mets à danser
Mais voilà l'ambulance, moi j'voulais juste t'impressionner
Parfois mes moves de danse ont une tendance à assommer
A-A-A W-K-W, A-A-Awkward, A-A-A W-K-W, A-A-A R-D
Je r'garde le monde normal, d'où vient leur naturel?
Est-ce un parfum phéromonal, un galbe des aisselles?
Je serre les abdos, j'ai les jambes écartées
Mais j'me sens comme un ado qui veut pas s'faire carter
Si le ridicule tue, un jour j'vais y rester
En étalant ma culture une fois de trop dans un party
Et sur ma pierre tombale, prière de soigner l'orthographe
Taillez mon nom, la date et épelez en épitaphe :
A-A-A W-K-W, A-A-Awkward, A-A-A W-K-W, A-A-A R-D
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3. |
Platitude Attitude
02:34
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Dans la salle d'attente tout le monde a les yeux rivés sur son cell
Toi tu lèves la tête et tu contemples le vide existentiel
Et quand la nuit tombe on prend une bière d'vant la télé
Toi tu t'assois sur le plancher et tu laisses la douleur monter
Déjà au primaire ton métier de rêve c'était retraité
À cache-cache une fois t'es resté trois jours caché sous l'évier
Dans la cour d'école tu regardais les autres jouer
En les imaginant soixante-dix ans plus tard au CHSLD
Refrain :
La nuit c'est chez toi
Quand t'as la platitude attitude
L'ennui ne nuit pas
Quand t'as la platitude attitude
Quand tu sors le soir t'as l'impression que tout le monde est drogué
À bien y penser probablement que tout le monde est drogué
Tout le monde danse et tout le monde discute sans interruption
Peut-être que tu devrais leur parler de la sixième extinction
T'aimerais leur dire que courir partout comme des malades
Ça les empêchera pas de mourir seuls et malades
Quand tu croises à l'épicerie une vieille qui achète pas de loterie
Tu la regardes, elle te sourit, elle sait que toi tu as compris
Refrain
"Que le coeur de l'homme est creux et plein d'ordures"
Pascal et Cioran c'est ta littérature
C'est sûr que l'apocalypse a déjà commencé
C'est ce que disent tous les auteurs morts que tu lis depuis des années
Au milieu de la nuit t'as même essayé de méditer
Tu t'es senti tellement bien... t'as plus jamais recommencé
Tu préfères rester seul à souffrir jusqu'au matin
Pas comme tous ces granos qui essaient de sauver le genre humain
La nuit c'est chez toi
Quand t'as la platitude attitude
L'ennui ne nuit pas
Quand t'as la platitude attitude
Quand t'as la platitude attitude
Yeah
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4. |
Mauvais temps
03:16
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Le temps qui m'est imparti
M'est important, mais n'est pourtant
Qu'un coup de vent, qu'un peu de pluie
Mêlée à l'eau du Saint-Laurent (bis)
Le vent a tant fait de bruit
A tant sifflé au fil des ans
Qu’à bout de voix j’ai tu les cris
Qu'enfant je poussais trop souvent (bis)
Refrain :
Et tout ce qui m'est important
Disparaîtra avant longtemps
Je resterai là, blanchi, flottant,
Emporté par le mauvais temps
Je prends chaque jour de ma vie
Dans un calendrier de l'avent
Et j'avale sans appétit
En redoutant le jour de l'an (bis)
J'attends la fin de la partie,
Sans être encore à la mi-temps
Je boite et je pleure dans la pluie
De peur qu'on me rappelle au banc (bis)
Refrain
Souvent, j'ai peur et je m'en vante
Je m'invente un air d’enterrement
Que l'onchante mon épouvante
Et qu’on admire mon néant (bis)
Pourtant avant, j'avais des envies
Je les brûlais à tous les vents
Maintenant, je reste à l'abri
Et je brûle de l'argent (bis)
Refrain
M'amie, laquelle de nos deux vies
Un matin aura fait son temps
Qui s'envolera les pieds devant
Dans la tempête de l'oubli (bis)
J'entends la pluie et le vent
Tu dors encore au creux du lit
Combien de vies, combien de temps
Attendrons-nous une accalmie ? (bis)
Refrain :
Et tant pis pour le beau temps
Il fait un splendide ouragan
Marchons dehors au gré du vent
Et tiens-moi bien la main en t'envolant
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Maxime de Wilde Montréal, Québec
Maxime de Wilde écrit des chansons à Fort-Coulonge, et il les chante un peu partout à qui veut les entendre. Son premier EP, Mauvais temps, paraît le 11 mars 2022.
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